
Blotti au creux de mon épaule, le bébé s’est endormi. La légèreté de son corps, son souffle régulier donnent à cet instant un goût d’éternité. Ô Seigneur, simplement, je te confie ce petit être et avec lui, tous les bébés de ce monde : ceux qui peuvent dormir en toute confiance dans la chaleur d’un foyer et ceux que les bombes et la faim font pleurer.
Leurs jambes semblent infatigables. Les enfants courent devant nous sur le chemin forestier. Ils poursuivent un papillon, ramassent un bâton. Je les regarde construire une cabane. Ô Seigneur, pose tes yeux sur les enfants d’ici et d’ailleurs, sur ceux à qui est permis le doux âge de l’insouciance et sur ceux qui n’ont ni le temps, ni l’espace pour jouer.
A la maison, ils ne parlent pas la même langue que dans la rue et à l’école. Les mots utilisés par leurs parents viennent d’un autre pays que celui dans lequel ils vivent. Deux langues, deux traditions peuvent être une chance. Ô Seigneur, apprends aux enfants d’ici qui viennent d’ailleurs, à tisser leur vie dans le dialogue des cultures.
Une nouvelle affaire de sévices sur mineurs vient d’être mise à jour. J’ai envie de me déconnecter des informations pour ne plus entendre tous ces abus, toutes ces souffrances. Et pourtant, la parole des victimes doit être entendue, accompagnée, soutenue. Ô Seigneur, aide les adultes à, ouvrir des espaces dans lesquels les enfants peuvent parler, questionner, prendre le temps de se construire, apprendre le respect de soi et de l’autre différent de soi.
En accueillant un enfant, mon cœur se dilate pour tous les enfants de ce monde. Ô Jésus, qu’avec mes frères et sœurs, je prenne soin de cette Terre comme d’un jardin où la Vie se donne en abondance.
