Jour de noces entre le Verbe et l’humanité.

Le P.Baudouin commente le Cantique des Cantiques

Voici l’homélie choisie par le P.Jean Biron pour l’Eucharistie qui rassemblait à la rue Calvé, FMI et UdJ de Bordeaux.

Le P.Jean Biron dans l'oratoire des FMI rue Calvé à Bordeaux

Sans vouloir abuser de votre patience je voudrais, en lisant une page de la méditation du Cantique des cantiques, entendre avec vous notre bon Père méditer ce grand mystère de l’Incarnation pour sa fille Eustoquie. Il s’adresse à notre intelligence mais il parle à notre sensibilité. Il en appelle à notre expérience humaine. Il nous parle de l’Incarnation. Incarnation : jour de noces entre le Verbe et l’humanité qu’il reçoit par Marie. Cette humanité est appelée diadème car elle est une humanité parfaite, qui couronne l’humanité toute entière. Que l’Esprit de Jésus nous aide à entrer dans la contemplation du P. Baudouin pour qu’en Jésus, avec lui nous rendions grâce au Père pour son amour envers nous qui sommes si pauvres.

« Le jour des noces est double : le jour de l’Incarnation et le premier jour de l’éternité bienheureuse, c’est-à-dire le premier jour après le jugement, jour qui n’a pas de soleil couchant. Le jour de la joie de son cœur est le même que le jour des noces.
Voyons actuellement. Venez voir le roi Salomon, notre Seigneur Jésus ou plutôt, voyez le Verbe couronné du diadème de l’humanité sainte. L’humanité de Jésus est appelée diadème, parce que c’est le couronnement de tous les êtres créés ! C’est le sommet de la perfection créée ! C’est le passage de la nuance du fini à l’infini ! C’est ici l’homme à la ressemblance des trois divines personnes, tout est admirable dans cette nature humaine. Chaque partie rayonne de la divinité.
Nos âmes sont si vastes que tous les êtres créés ne peuvent les remplir ; l’âme qui a les plus sublimes connaissances conçoit qu’elle peut en concevoir davantage, quelle est donc l’étendue d’une âme glorifiée ? Quelle est la capacité d’un ange, d’un Trône, d’un Chérubin. Mettez les intelligences de toutes les créatures, anges et hommes dans une seule, et vous n’auriez pas encore la somme de l’étendue de l’âme de notre Maître et Roi. Dans un seul instant sa capacité pénètre plus dans la divinité, que tous les autres êtres dans l’éternité ! Nous jouirons de Dieu dans l’éternité, mais nous ne lui serons pas unis hypostatiquement ! Ô âme de mon frère et Seigneur ! Vous êtes plus belle et plus grande dans l’instant de votre création que toutes les âmes, que tous les anges dans les siècles, des siècles. Amen.

Le corps de Jésus, il est proportionné à l’âme. Vous aimez les belles créatures, vous aimerez celle-ci. Quelle harmonie ! Quelle proportion dans cette tête divine ! Tête qui est l’organe de l’intelligence de l’âme ci-dessus ! ô cheveux, rayons du soleil de justice et de grâce ! Les yeux pleins de charmes et de majesté ! Organe de la parole éternelle, de la douceur et la grâce, la force et la lumière distillent des lèvres vermeilles de cette bouche ! Le coloris de ces joues ! Ces mains ! ces pieds ! cette taille ! ces manières d’être, d’agir, de marcher, de s’exprimer, tout est parfait ! tout est beau, tout est grand, tout est divin ! toutes les beautés des corps glorieux seront différentes et toutes ces beautés réunies ne font pas la beauté du corps de notre Salomon ! Vous le verrez.
Tel est le diadème dont sa mère l’immaculée Marie l’a couronné le jour de ses noces, ce jour, où le Verbe descendit s’unir à cette belle humanité formé du sang vierge de la plus belle d’entre les femmes. O épousailles ! ô mariage ! ô jour de joie ! l’Epoux est le Verbe éternel, l’épouse est l’humanité sainte, ils ne forment qu’un : l’homme est Dieu ! Dieu est homme ! Le temple où se célèbre ce mariage est le corps de ma mère, le lit nuptial est son sein virginal. Anges, filles de Sion, chantez l’épithalame ! Quelle fut votre joie Epouse prédestinée de toute éternité pour être unie en mariage au Verbe de Dieu ? Vous sortez du néant et vous vous voyez Dieu ! Quelle fut votre admiration, votre reconnaissance !
Adam je me peins votre surprise agréable, lorsque au sortir du néant vous vîtes l’immense voûte céleste dans laquelle roulait ce globe radieux qui nous éclaire, ces plantes, ces arbres variés avec un ordre ravissant, ces animaux qui rampent qui courent et bondissent, les oiseaux qui fendent les airs et qui par leurs chants mélodieux semblent remercier le Créateur qui vient de leur donner l’être, mais ô Fils de Marie qui pourra se peindre vos jouissances dans le moment de votre création, qui est pour celui de votre union avec le Verbe. Vous êtes le seul Saint, le seul Seigneur, le seul Très-Haut, à vous, tout honneur, gloire puissance, bénédiction louanges dans les siècles des siècles. Amen !
Voilà le grand jour des noces. C’est le premier diadème. Le second diadème n’est pas si riche mais il a son brillant : les élus : les anges et les hommes dans l’éternité. »-
commentaire 26 du Cantique pour le ch. 3, v. 11.

Que cette petite méditation nous aide durant cette Eucharistie à jouir de la présence du Verbe Incarné, si heureux d’habiter parmi nous et de témoigner de notre amour à Dieu notre Père.

P.Jean Biron- FMI- Eucharistie du 26 mars 2012

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